Chèvres et chevriers en Périgord

A travers l’histoire

Chèvres et chevrier

Après l’invasion arabe, malgré l’absence de recensement, il est certain que la chèvre demeure présente en nos régions du centre ouest et du sud ouest. Peu de textes lui sont consacrés; néanmoins on retrouve :

– L’enregistrement de taxes sur le commerce des chèvres sur les foires de Périgueux, au moyen âge.

– Un bail à cheptel d’une chèvre en 1590.

– Une estimation de bestiaux de 1661, faisant état de la présence de chèvres.

– L’utilisation de chèvres à des fins stratégiques au cours d’un épisode du siège de la ville de Nontron en 1569 par les Huguenots. Les chèvres de la ville furent réunies, on leur attacha à la queue une étoupe imprégnée d’huile puis, à la nuit tombée, on y mis le feu et on les lança à l’assaut des troupes assiégantes qui face à cette vision satanique, s’enfuirent rapidement.

– Pendant la révolution en exécution d’un décret de la convention (1795) le prix du lait de chèvre à la pinte de Paris est fixé en différents points du département.

– Dans un ouvrage de 1879 destiné à l’enseignement scolaire agricole, on y relate la présence, notamment en Périgord, de chèvres en troupes assez nombreuses. Dans ce même ouvrage on cite également les fromages de chèvre de Thiviers et de Cubjac.

– En 1804, on dénombre 3070 chèvres en Dordogne. L’effectif ne cessera de s’accroître jusqu’à la fin du 19ème siècle pour atteindre 18 985 têtes en 1893.

En 1905, au début du 20ème siècle on en compte plus de 25 000 en Dordogne/Périgord. Mais l’élevage caprin connaîtra un lent déclin pour ne plus atteindre que 1 650 chèvres en 1963.

A partir de cette époque débute le renouveau de l’élevage. Un technicien caprin et quelques pionniers en proposant la mise en valeur des zones difficiles relancent l’élevage de la chèvre. Celle-ci se montre redoutablement adaptée à ce type de zone géographique et permet avec un investissement raisonné, le maintien d’une agriculture vivante en zone difficile. Ce que nos ancêtres savaient déjà, il y a plusieurs siècles, venait d’être remis en évidence.

Aujourd’hui

Nos éleveurs, qu’ils soient exclusivement producteurs laitiers ou bien producteurs fromagers fermiers, quel que soit l’importance de leur troupeau et leur mode d’élevage, sont des femmes et des hommes très professionnels, profondément attachés à leurs animaux et amoureux de leur métier de chevrier.

La Dordogne, premier département caprin d’Aquitaine compte plus de 20 000 chèvres, généralement de la race Alpine Française, à la robe fauve, ou bien de race Saanen Française à la robe toute blanche, Poitevines, Pyrénéennes, et autres races à petits effectifs.

Elevage de chèvres

La production annuelle de lait de chèvre en Périgord, collecte et transformation à la ferme est estimée à 14 millions de litres qui sont transformés en Cabécou du Périgord et autres spécialités.

Pour assurer cette production, la filière caprine Dordogne Périgord rassemble 140 éleveurs dont 40 sont des producteurs fermiers. La collecte du lait est assurée par 5 entreprises dont 3 transforment le lait sur place.